Avec humour, El Techo parle des quartiers populaires de la Havane


Yasmani, Anita et Vito sont trois jeunes cubains. Comme s’ils ne faisaient pas assez confiance au monde extérieur pour descendre dans la rue, leur seul horizon consiste en une infinité de toits. Présenté dans le cadre du festival de cinéma Ibéro-Américain, le film a fait rire les spectateurs du Ciné Galerias (un des innombrables centres commerciaux de Managua). Avec une salle comble, ce qui n’est jamais évident au vu des gouts habituels du public nicaraguayen, (le bestseller absolu cette année n’est autre que Jigsaw, le 9ème tome de la saga d’horreur hollywoodienne),  le film parle de la jeunesse cubaine. Comme l’explique Humberto Gimenez, le producteur nicaraguayen du film et le mari de la réalisatrice: „Patricia voulait parler de son enfance. Elle a grandi avec sa grand-mère dans le quartier populaire de los Cerros. A l’époque, tout se passait sur les toits et les voisins se mêlaient de tout“. 

Dans ce huis-clos, les trois protagonistes, Yasmani, Anita et Vito essaie de passer le temps comme ils peuvent. Amis depuis toujours, chacun d’eux a son agenda. Pour Yasmani c’est son pigeonnier. Pour Anita, enceinte, il s’agit de découvrir qui est le père. Enfin, Vito, est lui obsédé par son grand-père et ses origines qu’il imagine siciliennes. Comme de nombreux de ses compatriotes qui possèdent des origines européennes, il reve de voyager et de découvrir d’autres horizons. Cependant, à l’inverse de nombreux films cubains qui ont montré l’exil de la jeunesse cubaine sous une lumière dramatique, Patricia Ramos ne se départit jamais de son humour. Vito passe ses journées à fantasmer sur le sud de l’Italie et s’inventent des liens avec ses prétendus compatriotes méridionaux.  Avec une photographie très simple et d’une lumière naturelle, Patricia Ramos nous permet de rentrer dans le quotidien des „habaneros“. Ecrit en 2007, le scénario a pris quasiment 10 ans pour ìetre porté à l’écran.  Comme l’explique Humberto Gimenez: „Comme souvent malheureusement, le plus dur fut de trouver la premiére personne qui souhaitait investir dans notre projet„. Grace au soutien de l’ICAIC (Institut Cubain de l’Art et l’Industrie Cinématographique), la chance a finit par tourner.  Dotée d’un budget de seulement 145’000 dollars, la production se devait d’etre très précise. „Nous n’avons jamais filmé plus de 7-8 prises. C’était un peu comme si nous travaillions sur pellicule“, s’amuse Gimenez. L’entièreté du tournage fut prévue sur 18 jours.  Par malchance, le calendrier tombait en meme temps que le 8 volet de Fast and Furious. Un cauchemar pour le régisseur. „C’était extremement compliqué parce que nous filmions dans les memes endroits et qu’ils utilisaient un hélicoptère. Le bruit était un enfer“. 

Malgré qu’El Techo ait été leur baptème du feu pour la plupart des participants, tout a fonctionné. Pour Patricia Ramos, cette simplicité du casting était un éLément essentiel. Selon Gimenez, elle souhaitait parler des jeunes tout en faisant un film actuel. Cette oeuvre traite de la pauvreté  mais aussi du manque d’échappatoires à l’immigration pour les jeunes cubains tout en laissant une lueur d’espoir apparaitre. „Depuis que le pays s’est ouvert il y a 4-5 ans, beaucoup de jeunes sont en train de monter leur commerce et de réfléchir au meilleur moyen d’en vivre“, observe le producteur.  Dans le film, les 3 camarades décident d’ouvrir une Pizzerria, mais leur manque de vision économique les rattrape très vite: la plupart des clients ne paient jamais leur consommation. A travers El Techo, Patricia Ramos souhaitait aussi rendre hommage à la tradition des toits de Cuba. „A la Havane, tous les gens qui n’ont pas de patio ou de terrasses utilisent leurs toits pour pendre du linge, manger, installer leurs chiens, leur colombier ou meme faire du Fitness !“, raconte Humberto Gimenez.  Le film qui fut inauguré au festival de la Havane en décembre passé fut un grand succès dans les salles de l’ile. Jusqu’à maintenant, cette ambitieuse production a obtenu 9 prix internationaux dans 27 festivals autour du globe. 

 

 

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