Off-stage

Soleil couchant sur Tunis: l'une des premières vues qu'il m'a été donné d'admirer après mon arrivée.
Soleil couchant sur Tunis: l’une des premières vues qu’il m’a été donné d’admirer après mon arrivée.

Trois mois. Déjà? Et oui, déjà. Mon stage au sein de l’agence officielle Tunis Afrique Presse, «la TAP» (prononcez «tape»), a pris fin vendredi. Ma dernière mission a été d’accompagner une collègue au vernissage de l’exposition consacrée au centenaire du voyage des peintres suisses et allemands Paul Klee, Louis Moilliet et August Macke en Tunisie. Petits fours, opéra et œuvres exceptionnelles dans le cadre somptueux du musée national du Bardo: il y a pire comme soirée d’adieu.

Trois mois durant lesquels j’ai partagé le labeur, les joies, les peines et les intrigues d’une rédaction, celle du «desk» culturel principalement. Où j’ai découvert le fonctionnement d’une agence de presse, en pleine transition, comme l’ensemble du pays, suite à la révolution. Merci aux journalistes et aux responsables pour leur accueil chaleureux, pour leur gentillesse et pour m’avoir fait confiance.

Trois mois durant lesquels j’ai appris à me familiariser avec mon environnement, mon quartier, Tunis, les Tunisiens, le tunisien, et arpenté chaque jour«ma» rue, la rue de Marseille. La rue de Marseille et ses vendeurs de figues de Barbarie, ses fast-foods, sa salle de musculation qui déverse sa musique tapageuse depuis le balcon du premier étage, ses bars-restaurants desquels on ne marche plus très droit en sortant, ses cris d’écoliers en costume bleu marine, ses épiciers, son vendeur de chapatis, Bedia mon fournisseur officiel d’escalopes de poulet.

Trois mois durant lesquels je me suis battu pour publier mes articles dans la presse romande, avec plus ou moins de réussite.

Trois mois durant lesquels je me suis fait des amis, des amies, ai côtoyé des Tunisiens, des Français, des Italiens, des Suisses, des Laotiens, des Sénégalais, des jeunes, des vieux, des voisins, des commerçants, des collègues, des journalistes, des étudiants, des révolutionnaires, des activistes, des blogueurs, des inconnus, des riches, des pauvres, des croyants, des athées, des agnostiques, des partisans de Béji, des partisans de Marzouki, des partisans d’aucun des deux, des hommes, des femmes, mais aussi des chats errants.

Trois mois durant lesquels j’ai découvert un pays magnifique, bien qu’un peu (beaucoup) sale malheureusement, de Tunis à Bizerte, du Kef à Kairouan, de Hammamet à Sousse. Des habitants accueillants, ouverts, généreux, fiers, brillants, rieurs, tolérants, rebelles et optimistes.

Trois mois de bonheur. Mais ce n’est pas fini. Libre de tout engagement, je vais prolonger encore un peu mon séjour pour essayer d’apprendre l’arabe et publier de nouveaux articles.

Inch’Allah.

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